REPONSES BLOGUESQUES

16 octobre 2005

ET MAINTENANT, VOICI QUELQUES RÉPONSES BLOGUESQUES À DES QUESTIONS QUI NE LE SONT PAS MOINS...

- Je dessine effroyablement mal mais ai recourt à des story boardeurs de talent (Stan et Vince, Philippe Burel) pour mettre en forme les images du film et ce relativement tôt dans le découpage. Cela me permet d'y voir plus clair et de valider ou d'invalider à peu de frais les idées de mise en scène.

- La figuration n'est vraiment pas le meilleur moyen de débuter dans ce métier mais on peut parfois y être contraint (j'ai moi même fait de la figuration à l'Opéra, il y a cela près de 20 ans...)

- Les textes de mes sketchs ne sont pas édités mais le mieux est de les retranscrire puis de les jouer si vous le souhaitez. Mais l'exercice n'est pas facile car les textes étant par définition très personnel, le résultat risque de vous décevoir aussi talenteux que vous soyez. Le texte d'un sketch est souvent une ruse pour un comique d'aller vers un effet qu'il sait faire, mais dénué de cette interprétation (ou effet) il n'en reste plus grand chose...

- Je ne suis pas engagé dans une quelconque cause humanitaire même si je pense que je le devrais. Reste à trouver la bonne et le temps de s'y consacrer. Je me dédouane en me disant qu'il y a une bonne dose d'humanitaire dans mes films (Bernie, Enfermés Dehors) mais ce n'est qu'une pirouette, je vous l'accorde. A vrai dire, je tourne en sur-régime depuis de nombreuses années et n'ai pas eu le temps d'y réfléchir et à part signer quelques chèques pour se donner bonne
conscience, je n'ai pas "agi" au sens véritable du mot. Cela reste à faire...

- Par ailleurs, je n'habite pas du côté de Genève quoiqu'on ai pu vous dire et cela me donne une chance supplémentaire de me consacrer à une cause humanitaire dans le futur.

- Oui, j'apprécie le talent de Poelvorde que j'ai croisé à quelques occasions (on a bien rigolé) mais pour l'instant pas de collaboration prévue.

- Connais Tonino Benacquista de renom mais n'ai pas lu grand chose de lui. Je sais qu'il est apprécié par de nombreux metteurs en scène qui ont adaptés son oeuvre. "Malavita "et hop sur la liste...!

- Les gens qui n'ont fait que rire sur Bernie ont eu beaucoup raison et un peu tort. Il n'y avait pas que cela comme intention dans le film mais on avait quand même surtout envie de rigoler donc je ne peux pas m'en offusquer. La farce était agressive et un peu tendre... difficile de faire tout passer...

- Le Créateur était quasiment écrit à la sortie de Bernie car j'ai eu le temps d'y songer avant que Bernie ne se fasse...

- Etre Enfermés Dehors est - paraît-il - la terreur de beaucoup d'artistes (cf Simenon) mais en l'occurrence sur ce film, point de terreur personnel ou autres discours intimes, juste une envie de s'amuser en parlant du monde environnant et de ses petits tracas... et, comme dans Bernie, on a pas mollit...

- Terry Gilliam n'est pas Sir ce qui est bien dommage (tous les Pythons devraient l'être, non ?) et le seul projet que j'ai avec lui est un dîner à Paris dans quelques semaines après qu'il ait vu une avant première d'Enfermés Dehors et où j'écouterai religieusement ses critiques. La qualité du restaurant dépendra des dites critiques et, si aujourd'hui je trouve que "Brothers Grimm" est très réussi, il est possible que dans quelques semaines, j'écrive que en fait, il est très mauvais. Vous saurez alors d'où me vient cette mauvaise foi...

- Bernie n'a pas été distribué aux USA mais par contre il a été présenté dans un paquet de Festival. Le plus rigolo a été le festival de Santa Barbara, petite ville balnéaire de Californie où vivent une floppée de milliardaires (dont John Cleese, je crois...) ; la ville est ahurissante (boulangerie pour chiens, trottoirs immaculés, des rolls dans tous les parking, etc..). L'accueil n'a pas été bouleversant comme vous pouvez l'imaginer, mais l'effroi des spectateurs m'a mis en joie et je me faisais l'effet d'être un dangereux révolutionnaire en tournée aux USA...

- Beatles ou Stones ? à vrai dire ni l'un ni l'autre, juste sidéré que 40 ans après la question soit toujours posée. Pas de doute les sixties ont été à la musique ce que le 19éme siècle a été à la littérature...

- Les trois disques que j'emmènerais sur une île déserte..? "Pavane pour une infante défunte" de Ravel, histoire de me donner du courage pour me flinguer plus vite, "Tostaky "de Noir Désir pour reprendre des forces au cas ou j'aurais raté mon suicide et un disque de Pierre Boulez pour me forcer à nager vers le grand large...

- Connais pas Elliot Smith et en assume la honte qui va avec jusqu'à ce que j'ai entendu un album et après je vous dirais peut-être que il n'y avait pas à avoir honte... mais pour l'instant, ok, j'ai peut-être tort, etc..

- (disque culte ; un album de Slash, guitariste de Gun'N Roses mais je me rappelle plus le titre..)

- Je n'ai fait jusqu'à présent que une publicité en tant que réalisateur et ce à la veille du tournage de Enfermés Dehors car je
voulais "tester " mon équipe. Auparavant, je n'ai jamais eu trop envie d'en faire mais cela dépend des 'board" parfois il y en a des pas mal et cela vaut le coup de les faire car on a de vrais moyens.

- Pas de fétichisme sur les films. Je ne garde pas grand chose si ce n'est les Claps. Une façon de se dire qu'il ne faut pas s'attarder, etc..

- Pas fait d'école de cinéma, juste une énorme cinéphagie et des heures passées en compagnie de mes chefs op successif à se demander comment tel ou tel plan avait été fait et comment faire quelque chose d'équivalent, etc... Le court métrage a été à ce titre ma première approche et j'ai longuement travaillé de cette façon en voyant Brazil ou autre film qui me semblait du même genre (en toute modestie). Les bouquins qui parlent de cinéma sont souvent fait par des gens qui n'en ont jamais fait eux même et donc méfiance même si tout n'est pas à jeter... Un chef op expérimenté est une mine d'or pour un apprenti metteur en scène. L'exemple le plus légendaire est la relation entre Orson Welles et son chef op, Gregg Toland, sur Citizen Kane. Orson Welles, ne connaissant pas la technique, suggérait des plans très novateurs sans se rendre compte à priori de leur infaisabilité mais Toland, loin de se décourager et percevant le génie du bonhomme, a tout fait pour accéder à sa demande et à l'arrivée tout ou presque a été fait... (caméra passant à travers les vitres, contre plongée avec plafond visible -jamais fait à l'époque, utilisation à outrance de focale courte, etc..)

- Cinéma des Cinéastes, une des meilleurs salles de Paris et j'y reviendrai avec plaisir, bonjour à Jamila.

- Pour la scène du Convoyeur où je prend feu, mon "inexpression" de visage n'était pas influencée par Al Pacino ou qui que ce soit d'autre mais traduisait juste mon intense concentration car à une certaine température je devais faire signe (mouvement de doigt imperceptible à l'image) à Dujardin lequel était en charge de m'éteindre (le fait d'avoir comme "pompier" Jean Dujardin est à mon sens une des plus grandes cascades de ces 30 dernières années..). Dans ces moments là, on pense plus pragmatique que art dramatique mais le fait que vous m'ayez prêté une telle profondeur de références dans mon jeu me flatte et je vous en remercie.

- Mes films tournent autour des mêmes préoccupations que les sketchs même si je m'en défends parfois. (moi aussi je mens, c'est ça qui est bien..).

- Un commentaire audio a été fait avec Monica et Vincent pour "Irreversible" mais il a été supprimé et ce c'est pas de mon fait, loin de là. (Cette suppression m'a même mis en fureur car j'avais consacré du temps à cet enregistrement.)

- "Monique" est un film décevant car le scénario laissait entrevoir de vraies possibilités. J'y ai lu des choses qui n'y étaient pas et c'est souvent le cas dans les quiproquos de ce boulot. Je pensais que l'on allait aller plus loin, plus fort, plus tout... J'avais proposé pleins d'idées pour mon bonhomme et ce qu'il faisait et jusqu'au premier jour, j'étais sûr que c'était ce que l'on ferait et puis... voilà ; à l'arrivée, un gentil petit téléfilm, anedoctique et insipide... bien fait pour ma pomme, je n'avais qu'à plus regarder et écouter la metteur en scène qui me disait inconsciemment qui elle était avant que l'on débute le film... On écoute jamais assez et l'on ne voit que ce qu'on a envie de voir et après il faut pas s'étonner. Par aiileurs, je n'ai pas trouvé que "Love Object" soit un bon film non plus...

- Momo n'est pas dans Enfermés Dehors mais Momo est immortel alors gaffe au prochain.

- L'inscription au Copyright de Washington est payante mais ce n'est pas délirant (cf site sur internet).

- J'ai adoré "Blues Brothers" étant enfant mais pas revu depuis.

- Un monde sans religion ? Vivre est un tel mystère que l'on ne peut qu'être rempli d'effroi dès que l'on en prend conscience. Maintenant est ce que la religion peut calmer cette angoisse ? c'est une question très personnelle. En ce qui me concerne, non, je ne suis pas religieux mais j'ai besoin de spiritualité comme beaucoup de gens. La religion est effrayante car c'est la meilleur manière de dire à un enfant qu'il est différent d'un autre. On lui dit très tôt (comme à moi) qu'il est chrétien, musulman, juif ou autre sans que ces mots ait un sens pour lui et c'est une tragédie. De voir des gamins en aube de
premier communiant (comme je l'ai été) ou avec une kippa ou un tchador me fait peur....!! On devrait pouvoir choisir sa religion, plus tard une fois devenu adulte et si on éprouve ce besoin de spiritualité évoqué plus haut... La religion telle qu'elle est pratiquée depuis des siècles est une pure terreure... quand je vois un indien d'Amérique du Sud pleurer de joie parce qu'il serre la main du Pape lors d'un bain de foule, j'ai honte car historiquement, la religion chrétienne a été le bourreau de ce continent... Le Christ est certainement venu et c'était selon toute probabilité un type épatant mais ce qui a été fait autour de sa venue et de son action (à savoir la bible, la fondation de la religion chrétienne, etc..) l'est beaucoup moins. La seule chose dont a besoin un enfant, c'est d'amour. Si il est aimé alors peut être (ce n'est même pas sûr) il pourra en donner plus tard et cela ne fera qu'améliorer l'humanité... On a pas besoin de religion pour donner de l'amour. De plus effectivement, la religion a souvent servi d'alibi à la guerre (cf Georges Bush la main sur la bible...) mais quand les gens veulent la guerre, ce n'est pas de supprimer la religion qui arrêtera leurs envies guerrières, ils trouveront un autre alibi..! Voilà, c'est un peu succint pour une telle question mais dans un premier temps, c'est ce que je peux répondre.

- Un film sur le handicap physique ? il y en a un excellent qui a été fait à savoir "Altraa" de Delépine et Kervern et dans mon
spectacle, j'incluais largement le sujet (30 millions de mamies..) et j'en ai vu un aussi de Roberto Begnini (Johnny Staccato, je
crois..). Il faut être malin et doué pour aborder de tel sujet mais je suis d'accord avec vous, quand c'est réussi, c'est une des façons les plus élégantes d'en parler.

- Connais pas le répertoire de Mickey 3D mais il n'est jamais trop tard. Je n'ai jamais voté comme je l'ai déjà dit précedemment sur ce Blog et j'irais voter le jour où l'on comptabilisera les bulletins blancs. On pourra ainsi protester contre la règle du jeu sans l'outrepasser (malin,non?) Ce que j'entends par comptabiliser les bulletins blancs, ce serait d'invalider une élection si les blancs dépassent un certain seuil (20, 30 % à déterminer..). On pourrait ainsi forcer les hommes politiques à reconsidérer la façon dont ils en font (pourquoi faut il être nécessairement de droite ou de gauche pour pouvoir faire de la politique ? à quand une 6 éme république ? etc...)

- Pour un ITV fleuve pourquoi pas sur le principe mais reste à caler dates et dispos, donc pas simple. Mais je vais en parler à qui de droit et l'on verra pour la sortie comment s'organiser...

- Monica Belluci, préjugé inévitable avant de la rencontrer (la belle fille des magazines etc..) et j'ai dû revisiter ma copie après avoir travaillé avec elle. Humble, opiniatre, volontaire en un mot elle m'a bien plu (mais je crois qu'elle est avec quelqu'un ..). La seule fois où je lui en ai voulu c'est sur le plateau d'Irreversible quand elle m'a demandé mon avis sur une scène qu'elle venait de faire, je trouvais flatteur sa sollicitude mais j'étais agacé qu'elle n'ait pas jugée bon de se rhabiller pour me parler. Comprenons-nous: beaucoup de type aurait aimé être à ma place mais le fait que cela ne la dérange pas de me parler en cette tenue m'a forcément vexé. J'étais un copain de tournage devant qui on peut rester à demi-nue et pas un Homme au charme aussi puissant qu'envoûtant, à la sensualité de feu (enfin moi quoi..) et devant qui on se rhabille toute troublée... Alors, vous allez me dire que je suis susceptible et que finalement Monica est une grande pro et bien vous aurez raison (n'empêche que quand même, elle aurait pu ..enfin voyez quoi..).

- Pas lu François Bon (à lire donc..) et Burke Devore a été remarquablement interprété par Garcia, aurais pas fait mieux (ou
alors il aurait fallu me payer plus...).

A plus pour de prochains diablogues

Albert

© ADCB Films
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